Les inégalités entre les femmes et les hommes au sein de l’Enseignement supérieur et de la recherche sont loin d’avoir disparu. En 2018, un rapport consacré aux freins aux carrières des femmes chercheures et enseignantes-chercheures dans l’ESR en France met en évidence la persistance d’un plafond de verre pénalisant les femmes. Au fur et à mesure que l’on s’élève dans la hiérarchie des postes académiques, la part de femmes diminue. En 2017, elles représentent 44 % de l’ensemble des maître·sses de conférences et 24 % des professeur·es. Dans les organismes de recherche, les femmes sont en outre davantage présentes parmi les personnels de soutien que parmi les personnels chercheurs. Si l’analyse des processus de construction du plafond de verre se révèle indispensable pour lutter contre les inégalités de genre, cette journée se propose d’appréhender celles-ci sous un angle complémentaire. L’augmentation de la proportion de femmes accédant aux postes à responsabilité ne suffit pas à rétablir l’égalité. Elle pourrait, même, conduire à déplacer les inégalités de genre et, de ce fait, à les invisibiliser. Qu’il s’agisse de penser la sous-estimation du travail des femmes, ou de certaines formes de ce travail, la question du partage des tâches dans des collectifs, la prise en charge organisationnelle de groupes de travail ou des rédactions des revues, les attentes différenciées en matière d’investissement émotionnel, etc., l’ambition de cette journée est de réfléchir « au-delà du plafond de verre ».

Pour éclairer cette large question et envisager des moyens d’action, la journée repose sur des échanges autour de résultats de travaux sociologiques, mais aussi sur un partage d’expériences. Celui-ci pourra s’appuyer à la fois sur le recueil de témoignages en amont (via le dépôt – anonyme si souhaité – sur une plateforme en ligne disponible en septembre 2024), et sur l’organisation d’ateliers d’échanges en commun.

La focale est portée, dans le cadre de la journée, sur les inégalités de genre, qui ne peuvent toutefois être appréhendées indépendamment des autres systèmes d’inégalités dans lesquelles elles se trouvent imbriquées (d’âge, de statut, de race, de classe, de handicap, de sexualité, etc.). Le Comité exécutif de l’Association française de sociologie souhaite que celle-ci soit une première étape permettant d’établir un premier état des lieux et de proposer des pistes d’action à mettre en place dans les différentes structures de l’ESR.

Entrée libre sur inscription obligatoire

9h : Accueil bâtiment Alice Milliat

9h30 - 10h15 (Amphi S2) : Conférence inaugurale « Temporalités des rapports de genre dans le monde académique », Rebecca Rogers (Cerlis, Université Paris Cité) et Pascale Molinier (UTRPP, Université Sorbonne Paris Nord

10h15-12h15 (Amphi S2): Table-ronde « Penser sociologiquement les recompositions des inégalités de genre »

• Jeanne Goulpier Battestini (IMPMC et IReMus, Sorbonne Université)
• Mathilde Lefebvre et Marie-Laure Rauzy (collectif d’éditrices C. Noûs-Aussi)
• Olivier Martin (Cerlis, Université Paris Cité)
• Sophie Pochic (CMH, ENS)

12h15-12h30 (Amphi S2) : « L'égalité femmes-hommes dans les fonctions de direction : retours d'expérience », Sophie Dubuisson-Quellier (CSO, Sciences Po)

12h30-13h45 : Pause déjeuner

13h45-15h30 : Ateliers : témoignages et réflexions collectives (amphi S2 et amphi S3 bâtiment Alice Milliat ; salles 1 et 2 bâtiment Max Weber)

15h45-17h : Synthèse des ateliers : état des lieux et perspectives d’actions

(Amphi S2 bâtiment Alice Milliat )

Plan du campus disponible ici.